Gorki-Tchekhov 1900
25 Avr. 2025 - La Nef
« En 1900, au début de notre siècle, le téléphone existe mais ne relie pas encore Nijni-Novgorod et Yalta. Quelle chance pour nous ! Car c’est par lettres que deux auteurs majeurs du théâtre russe, Maxime Gorki et Anton Tchekhov, entrent en relation » écrit Evelyne Loew dans sa présentation de la correspondance entre les deux auteurs qu’elle a adaptée pour la scène en 1995.
Quand Gorki, débutant en littérature, apprend que Tchekhov, écrivain célèbre à qui il voue une admiration sans borne, a dit
du bien de l’une de ses nouvelles, il lui écrit une lettre de reconnaissance enflammée. C’est ainsi que débute leur correspon- dance. Très vite, cet échange épistolaire entre deux écrivains devient dialogue entre deux « grands » êtres humains, abordant fraternellement de multiples sujets : la littérature bien sûr, son milieu, son métier, le Théâtre d’Art de Stanislavski et sa troupe novatrice pour laquelle tous deux écriront des chefs-d’œuves, mais aussi le monde troublé dans lequel ils vivent, à la veille de la révolution russe de 1905. Ils évoquent aussi leurs problèmes d’argent, leur santé, leurs amours... A travers chaque missive, l’homme est au centre de leurs préoccupations et leur amour de la vie reste intact. C’est cela qui rend cette correspondance – interrompue par la mort de Tchekhov en 1904 – unique et bouleversante.
Evelyne Loew en a tiré un texte pour la scène, où le dialogue écrit prend corps et voix, où la distance épistolaire s’annule dans la proximité des acteurs répondant l’un à l’autre dans l’espace inventé du théâtre – lieu de tous les possibles... A mille lieues d’un hommage élitiste, cette entreprise entend au contraire de déboulonner quelques mythes littéraires. Rien de plus chaleu- reux et proche de nous que la relation différée d’Anton et Maxime !
Autant de raisons pour lesquelles Alfredo Cañavate, Jean-Pierre Baudson et Patrick Donnay, tous trois acteurs permanents du Théâtre National depuis 1990 ont décidé de reprendre ce spectacle aujourd’hui. Leur pari est à la mesure du désir que ces complices de longue date souhaitaient réaliser : reprendre une création qui avait récolté un immense succès à l’époque, en trio, à partir d’un texte original, qui dise l’amour du théâtre, l’ouverture sur le monde et le souci de l’autre.
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